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LETTRE 72, BONNE ANNEE 2002

ou la suite de la saison 2009....

lundi 14 septembre 2009, par Webmestre

Ça y est, Hervé a pris son abonnement au club de golf d’Addis-Abeba. Le dimanche 6 septembre, il a fait son premier parcours en 9 trous. Pour avoir un 18-trous par ici, il faut faire 2 tours. La construction des 9 trous suivants est en cours. Donc, Hervé et son collègue partent accompagnés chacun d’un caddy. C’est très chic n’est-ce pas ! Il est 8h30, le ciel est plutôt dégagé et personne ne s’est lancé pour le moment. La question est : à quoi peut bien ressembler un parcours de golf en Éthiopie ? Un vaste terrain sec et grillé ? Un champ de mines lunaire ? Pas du tout ! La saison des pluies abreuve copieusement le gazon. Sur le fairway, ordinairement sec, l’équipe rencontre, en jargon technique, de l’eau fortuite. Traduction : il y a des flaques non prévues par l’architecte du lieu. L’eau est si présente que les grenouilles y ont laissé leurs œufs. En cette saison, le parcours est truffé de têtards qui peuvent malencontreusement se transformer en pilotes d’essai s’ils se trouvent entre le club et la balle. Autant dire qu’Hervé est rentré largement « crotté » avec de la boue jusqu’aux genoux. Eh bien vous savez quoi… il a pris plaisir à prendre l’air ainsi !

Pour éviter de passer trop de temps en nettoyage des chaussures, il a acquis de belles bottes en caoutchouc pour affronter prochainement le parcours. Elles sont blanches, à la semelle rouge du plus bel effet. Son collègue en a fait de même, ils vont être top class sur le green !

Les coupures de courant sont d’une régularité helvétique. La vie s’organise à la lueur des lampes frontales et autres dispositifs éclairants rechargeables. La sortie du bureau se fait assez tôt, le repas est pris à 18h et à 19h les enfants sont au lit. Notre rythme est très sobre.

2 chats côtoient le jardin. Nous commençons à les nourrir et à les apprivoiser. Nous comptons sur leur présence pour dissuader, les rats et autres rongeurs, de s’approcher de notre logement. Pendant l’été, le chat en peluche d’Inès s’est ainsi fait croqué la queue par un rongeur qui n’était pas en synthétique !

Côté jardin, notre jardinier a fait un sacré ménage. Ce petit espace vert devient agréable et nous allons vite en profiter dès que la saison des pluies sera terminée. Pour le moment, mieux vaut être prudent. Nous sommes envahis par les fourmis. C’est du genre tenace, qui grimpe le long des jambes et qui plante ses mandibules dans la chaire ! Léo a été mordu à travers son pantalon.

Elles se sont attaquées aux restes que nous laissons aux chats. Ce sont des grappes épaisses noires et grouillantes qui se sont attaquées aux victuailles ! Léo observe avec attention les ouvrières et les soldats, avant qu’Aude ne lance des opérations d’élimination à coup d’eau bouillante.

11 septembre, c’est connu, c’est la nouvelle année ! Nous sommes donc en janvier 2002 dans le calendrier éthiopien (calendrier grégorien, avec 13 mois dans l’année…). Pour fêter dignement l’entrée dans la nouvelle ère, 20 coups de canon sont tirés à 6h du matin. Cela nous a valu un week-end de 3 jours, sans pluie et avec courant ! Il a fait bon et nous avons pu prendre l’air.

Vendredi 11 septembre : Hervé a commencé par jouer au golf avec une séance de practice. Sur le coup des 11 heures, la famille et quelques nouveaux collègues ont mis le cap sur Debre Libanos. C’est sans conviction que cette destination a été choisie par crainte des intempéries. Grand bien leur a pris. Le ciel est resté dégagé et la campagne éthiopienne est digne du Pays basque au printemps. Arrivés au lodge, étape déjeuner du jour, l’équipe a été accueillie par des singes Gelada, gypaètes, vautours, aigles verreaux et autres volatiles aussi majestueux qu’inconnus pour le moment. La traditionnelle promenade jusqu’au pont portugais était fort plaisante. Les cascades étaient en eau, le ciel dégagé et les fleurs aussi coloriées que variées. Cette période dure un petit mois en Éthiopie. Dans un mois, les paysages adopteront une teinte ocre.

Le samedi et le dimanche ont débuté par un parcours de golf. Le terrain sèche, le soleil donne et l’on comprend mieux pourquoi certains joueurs relèvent le col du polo. Cela aurait évité à Hervé un coup de soleil sur la nuque.

En nous promenant aux abords d’Addis-Abeba, à la sortie de la ville nous traversons une zone où s’étalent sur 200 mètres de nombreuses boucheries. Pour marquer la fin du énième jeûne, nous découvrons des carcasses de zébus qui jonchent les bords de la chaussée. À n’en pas douter, les hyènes et les vautours déblayeront rapidement le terrain. Les charognards sont déjà nombreux à sillonner le ciel.

Sinon, côté apprentissage de la lecture avec Mademoiselle Inès, les prochaines semaines risquent d’être riches… en crise de nerfs ! « Je crois que j’ai déjà vu ce mot quelque part ! », « Et si c’étaient deux sons différents ! », etc. Il va falloir lui expliquer que la lecture, ce n’est pas une pièce de théâtre ! Il ne s’agit pas de faire des grimaces, mais d’être attentive !

Voilà un petit résumé de la semaine passée. Le prochain suspens est la date de fin du ramadan qui produira un jour férié. Permettra-t-il à la fine équipe de préparer un week-end prolongé ?

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