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Lettre N° 75 Hippopo hourra !

Octobre 2009, la famille en vacances

mercredi 4 novembre 2009, par Webmestre

L’Éthiopie, quel drôle de pays !

La saison sèche aurait dû débuter et les coupures s’arrêter. La pluie est de retour et les coupures d’eau également. Vendredi, coupure sèche. Plus une goutte au robinet, tous les points d’eau demeurent secs. Normalement, nous devrions bénéficier des réservoirs situés sur le toit ; rien, que dalle, walou, au sec !

Vendredi est donc un jour sans eau. Depuis la chasse d’eau au simple lavage des mains, c’est certainement la forme de coupure la plus pénible. Ce n’est que samedi en fin de matinée que les choses se sont un peu arrangées. Après moult tests et bricolages, le circuit transitant par les réservoirs est opérant. Une partie des canalisations était bouchée. Cette opération rétablit l’eau dans la cuisine uniquement. La salle de bain et les toilettes sont toujours privées du précieux liquide. Nous avons installé des seaux à côté des WC et remis en service notre douche de camping. Quand on vous dit que l’on peut réaliser de considérables économies d’énergie avec un peu de bonne volonté. En moins de 24 h, nous avons une organisation qui permet de faire tourner la maison (sauf la machine à laver). Dans les environs, combien ont droit à ce service minimum ? À cette occasion nous avons appris le prix de l’eau dans le quartier : un jerrican de 25 litres coûte 5 birrs (30 cts d’euros), sans le transport.

Lundi, dans la journée, retour à la normale. Cela a été l’occasion de récurer les tuyaux et nous y avons gagné en pression. De quoi nous plaignons-nous ?

Avant le départ en vacances, une balade est organisée sur Debre-Zeit. Le parcours offre la découverte de 3 des 12 lacs que compte la zone. Le chemin est plat et s’étend sur plus de dix kilomètres. La petite puce a marché vaillamment et a avalé ses bornes sans histoire. Ça grandit tout ça !

Et puis arrive le vendredi 23 octobre, l’heure des vacances de mi-trimestre. Le programme est on ne peut plus simple et connu : Yrgalem pour le buffet, les toukouls, le café et les hyènes ; Bishangari pour les animaux, la baignade et la bronzette. Les parcours sont parfaitement maîtrisés, nous devrions être à l’abri des bonnes ou mauvaises surprises.
Le décollage est programmé à 7 h le samedi matin. Mieux vaut partir tôt pour minimiser les rencontres hasardeuses de la sortie d’Addis-Abeba. Nous aurions bien voulu partir avant, mais l’apéritif de la veille a duré, etc.

Nous filons sur Yrgalem. Notre objectif est simple : arriver avant 13 h pour déguster en terrasse de bonnes pâtes aux pistous accompagnées de salades croquantes du jardin. Nous roulons bien et le résultat escompté est atteint. L’après-midi, le ciel se couvre et la pluie fait son apparition. La saison sèche n’est pas installée dans cette région. Ce n’est pas bien grave, nous en profitons pour partir bouquiner dans le toukoul (petite maison circulaire), activité qui tourne dans un temps record à la sieste. Tout le monde se repose, c’est le but des vacances !

Le lendemain programme identique : ne rien faire, mais encore plus lentement. Mêmes causes, mêmes effets ; après-midi, sieste. Nous ponctuons notre inactivité soutenue par de petits tours dans la forêt de l’hôtel. Hervé a pu y photographier un beau nyala.

Nous mettons ensuite le cap sur Awassa. C’est la dernière grande ville du sud, en direction du Kenya. La frontière est à moins de 400 kilomètres. Une fois installés dans l’hôtel nous partons faire notre tour au bord du lac. Hervé n’est pas très chaud, mais sous la pression familiale il accepte de faire un tour en bateau pour voir les hippopotames. L’embarcation est un machin en bois, vaguement solide, mû par un petit moteur et des rames. La première surprise vient de la distribution de gilets de sauvetage. Il n’y a que des tailles pour adulte. Inès nage allégrement dans le sien et quand elle s’assoit, le gilet remonte et sa tête disparaît. La nouvelle devise du coin semble être « safety first ». Nous embarquons. Le moteur fonctionne et nous rejoignons à 13km/h la zone aux brouteurs. Pour ne pas les déranger, le moteur est coupé et l’approche se fait à la rame. Nous observons de près un joli groupe. C’est très plaisant. Pour la petite histoire, on peut aussi les voir en s’installant sur le pont permettant la route principale de croiser une petite rivière.

De retour sur la terre ferme, nous mettons le cap sur un bar en terrasse, au sommet d’un immeuble. La vue est sympathique et l’ondée du soir a offert un bel arc-en-ciel.

24 heures dans une ville ça suffit, il est grand temps de se remettre au vert. Nous partons sur Bishangari, au bord du lac Langano. Nous en profitons pour refaire un tour dans le parc des lacs Shalla et Abijata. La faune sauvage est bien pauvre. Seuls des autruches d’élevage et un groupe de gazelles de Grant témoignent d’un passé autrement plus animé. La piste conduit à quelques points remarquables et le paysage offert par les 2 lacs demeure un spectacle toujours aussi agréable. Il est également toujours plaisant d’explorer les sources d’eau chaude, très chaude ! Les vapeurs géothermiques mêlées à l’atmosphère de sécheresse caractéristique de la zone rendent la visite étonnante. Le lac est lui-même chaud, une bonne quarantaine de degrés sur les rives. Le sol est jonché de fanes de maïs et d’étuis de savonnettes, restes de l’activité dominicale des villageois du coin.

En milieu d’après-midi, nous prenons possession du vaste bungalow à Bishangari. Il nous abritera pour 4 nuits de survie en pleine brousse. Le plan est on ne peut plus simple : petites balades à pied ou à cheval le matin. L’après-midi est consacré à la plage pour Aude et les enfants et à la photo pour Hervé. Tout s’est bien passé jusqu’au dernier soir. À table, Aude, Léo et Hervé sont pris de vomissements. Inès attendra minuit pour vider son estomac. En recoupant les différentes denrées ingurgitées, il est difficile d’incriminer la nourriture. La raison la plus probable du trouble collectif est l’épandage d’insecticide dans la chambre. Il faut dire que les modèles vendus par ici sont très puissants, aucune bestiole y résiste, mais il n’est pas certain que les produits sont tout à fait conformes aux exigences européennes et le danger pour la santé ne fait aucun doute !

Les vacances s’achèvent et nous nous préparons pour 7 petites semaines de travail avant notre arrivée en France. L’ambiance sera différente et non moins plaisante !


Voir en ligne : Album photo des vacances