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Lettre d’Ethiopie N 56

Quotidien sur Addis....

dimanche 16 novembre 2008, par Webmestre

Les vacances sont bien terminées. La famille a repris le rythme du travail. La première semaine a débuté sous la pluie. Les Éthiopiens nous affirment que c’est du « jamais vu ». Aude et les enfants ont essayé de planter des graines. En bottes, ils ont bien du mal à s’extraire de la terre lourde, chargée d’eau. Dans l’exploration du jardin, ils ont rencontré une grosse souris morte. Soyons honnêtes, il s’agit bel et bien d’un rat. Voyant la bestiole, les enfants ont souhaité l’enterrer et lui offrir une sépulture. Aude a choisi un coin éloigné du jardin pour la mise en terre. Les enfants ont planté des graines et Léo a souhaité se recueillir.

La ville est prise d’une « contrôlite » aiguë. Pour accéder aux grands hôtels, les voitures sont fouillées avec minutie, même le compartiment moteur y passe. Un établissement fait même barrage avec deux gros 4x4 : les véhicules font office de barrières mobiles. Tout cela ne serait qu’anecdotique si ce n’est que le débit Internet en a profité pour chuter fortement. Ce régime « petite vitesse » (très petite vitesse, moins de 1 Ko/s en téléchargement) perturbe l’activité professionnelle d’Aude. Elle n’apprécie pas vraiment le gag, en plein pic d’activité. Au rayon des services du quotidien, les coupures d’eau sont fréquentes. Le réservoir nous permet de ne pas en subir les conséquences. Seule l’alimentation de la machine à laver pose problème. Il faut s’adapter et faire des machines quand l’eau est là.

Samedi 8 novembre, Inès est invitée à un anniversaire chez une copine d’école. Il a d’abord fallu trouver la maison. Pour vous donner une idée, Addis-Abeba est une ville plus vaste que Paris, avec plus de 4 millions d’habitants, sans nom de rue, aucun panneau de direction, des travaux en permanence et moins 20% des artères sont goudronnées. Ajoutez à cela qu’il n’existe pas de quartier résidentiel, à savoir une très belle propriété peut se trouver au milieu d’habitations en terre séchée et tôle ondulée. C’est le cas de notre point de rendez-vous. L’accès à la maison se fait en deux temps. Un premier portail gardé est à franchir avant d’accéder à un second qui s’ouvre sur le jardin. En haut des mûrs d’enceinte court une clôture électrique. À l’intérieur, une maison magnifique trône en face d’une très belle piscine. L’intérieur est à la hauteur et l’aménagement est digne des photos que l’on trouve dans les magazines de décoration. L’ensemble est insoupçonnable de l’extérieur. Il ne pleut pas, les enfants ont pu profiter sans retenue. Cette journée marque le retour de la saison sèche.
Dimanche 9 novembre, Hervé est de service et accueille un inspecteur, en visite dans le pays pour assurer une formation. Aude et les enfants restent tranquillement à la maison.

La semaine débute donc sous le soleil, enfin de retour. Le but de la semaine est de changer les pneus de la voiture. Il est difficile de faire comprendre que les pneus installés ne sont pas à la bonne taille (ils sont sous-dimensionnés). C’est à force de persuasion que nous obtenons satisfaction. Par prudence, nous avons commencé par la roue de secours et une fois l’opération validée, les autres roues y sont passées. Bilan : notre voiture monte de 3 cm et passe bien mieux les différents obstacles routiers. Dans le domaine de la voiture, Aude a piqué une grosse colère contre le chauffeur. Ce dernier a fait un double des clés, sans nous en aviser. Nous n’avons pas apprécié l’initiative.

Petite anecdote représentative du quotidien : Aude veut acheter des fleurs, elle en demande 10, le vendeur en fournit 7, il est persuadé donner le bon compte. Il ne sait pas compter jusqu’à 10 et il est bien difficile alors de faire comprendre que 10, ce n’est pas 7 !

Samedi 15, nous partons à la recherche d’un parc situé dans une brasserie. Nous avons pour indication le nom de la route et une distance approximative. Nous avons fait chou blanc. Nous changeons notre plan et nous décidons de pique-niquer dans la forêt de Menagesha. Heureusement que nos copains ont prévu un copieux pique-nique, car notre panier de secours n’aurait fourni qu’un déjeuner très frugal. La saison des pluies a bien endommagé les pistes. Il faut compter 20 minutes pour accéder à l’aire de pique-nique située à un peu plus de deux kilomètres du point d’entrée. La piste se parcourt à 10 km/h au maximum, la boîte de vitesse sur la position « rapports courts ». La forêt est belle. Le vert fluo habille les arbres. Nous apercevons 3 antilopes. Nous sommes presque à 2800 mètres d’altitude. À l’ombre des cèdres, il fait frais et le calme du lieu est très agréable.

Pour le retour nous choisissons de faire une boucle. À proximité de la sortie de la piste, avant de retrouver le goudron, nous devons franchir un guet. Hervé hésite, la taille des galets en sortie de la traversée est imposante et on ne sait pas ce qu’il y a sous l’eau. Il a entrevu une piste 100 mètres en amont. Il préfère refuser l’obstacle et tenter un passage par l’autre piste. Cette dernière secoue allégrement et ne nous prive pas du passage d’un guet, juste un peu boueux. Nous passons ces obstacles sans peine. Mais sans 4x4, point de sortie de ce type. Il y a toujours un petit frisson quand on s’engage sur une piste. On a beau avoir un engin solide et assez rustique, nous ne savons jamais sur quoi nous allons tomber. Partir à deux voitures est toujours d’une sage prudence. C’est promis, nous laisserons dans la voiture une paire de bottes et un câble de traction.
Dimanche identique au précédent : Hervé est de service, Aude et les enfants se reposent à la maison.

Au programme de la semaine prochaine : la participation des enfants à la course « GREAT RUN ». C’est un événement très populaire en Éthiopie.

@suivre