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Lettre d’Ethiopie N23

SPECIAL ANKOBER.... attention les oreilles !

jeudi 25 octobre 2007, par Webmestre

Balade du côté d’Ankober

Quand nos collègues nous ont proposé de partir en week-end dans les environs d’Addis, nous avons accepté avec grand plaisir. La destination est Ankober, pays Shoa. L’hôtel, ou plutôt lodge nous est présenté comme un établissement de luxe, dans une ancienne demeure royale.

Nous quittons Addis samedi à 10h. Première aventure : trouver la sortie de la ville et la bonne route. Nous prenons cap à l’est. Au bout d’une quinzaine de kilomètres, un doute assaille notre chauffeur... Et si nous avions dépassé l’embranchement ? Demi-tour et, effectivement, une dizaine de km plus en amont nous trouvons la bonne route.

En fait, nous étions sur un axe relativement récent, absent des cartes. Concernant la bifurcation, qui fait partie des grands axes trans-éthiopiens est signalé d’aucun panneau (avant, pendant ou après).

Quelques kilomètres après avoir pris le bon chemin, notre chauffeur nous présente, près du quartier des bouchers, un charmant petit bois. Ce lieu était une attraction nocturne très prisé lors de présence de visiteurs venus d’Europe. En suivant la piste, il était aisé de tomber sur des hyènes, attirées par les déchets de viande. Le petit tour ne se pratique plus, il paraît que quelques enlèvements s’y sont déroulés. Nous attendrons avant d’y faire un tour...

La route, quoique peu fréquentée, est très éprouvante pour le conducteur et les passagers. Elle est jalonnée de nombreux trous qui obligent à zigzaguer pour les éviter. Tous ne peuvent être esquivés et les chocs se succèdent à un rythme soutenu. Vive les voitures solides !

Nous arrivons vers 13h à Debre Birham, ville étape pour le déjeuner. 2 établissements semblent fréquentables dans la ville. Notre repas est servi, plutôt froid... Nous ne pouvons déguster de café, la panne de courant empêche le fonctionnement du percolateur. Ce n’est pas si mal, cela permet de déjeuner sans la TV !

Le repas vite avalé, nous nous engageons sur la piste, en direction d’Ankober. Elle est finalement bien plus confortable et roulante que la route. Les paysages sont magnifiques et sont ponctués de nombreux villages composés de Toukouls.

Nous grimpons ainsi jusqu’à Ankober, à 2800 mètres d’altitude. Ce gros bourg est la dernière étape de la route historique du café avant la descente vers les plaines qui mènent à la mer Rouge. C’était le point de passage qui permettait l’accès aux hauts plateaux avant l’arrivée du chemin de fer Addis-Abeba-Djibouti.

Nous traversons le village. Ici un couturier avec machine Singer, par là un “pressing” en extérieur dont le repassage se fait au fer à charbon des grand-mères.

Nous sortons du village pour nous diriger vers notre lodge. 3 kilomètres après la sortie, nous nous retrouvons au pied d’une colline qui porte sur son sommet notre hôtel. Nous laissons les voitures au parking sous bonne garde. Une partie de l’équipe attaque l’ascension pour grimper au lodge (sans les bagages). Hervé et Jean-François partent de leur côté sur Ankober à la recherche d’un gouma (réparateur de pneus) car une roue perd par petites touches son air. Nous vous passons les détails de la réparation : trouver les boutique (qui n’a pas de cric), la terre et autres petits plus déposés entre le pneu et la chambre à air, le passage chez le coiffeur voisin pour trouver la colle à Rustine, la réserve d’air juste suffisante pour refaire la pression, etc. Soyez rassuré, 48h après, le pneu est de nouveau à plat. Comme quoi il n’y a pas de miracle.

Revenons à notre hôtel. Mine de rien, fournir des efforts à presque 3000m, cela se ressent. Mieux vaut ne pas trop tirer sur la machine !

Tout le monde se retrouve en haut de la colline. La vue est splendide. D’un côté les montagnes et de l’autre la plaine Afar avec le rivière Awash. Le lieu est plein de charme. Les corbeaux et autres milans font le spectacle dans le ciel.

La fin d’après-midi approche, le soleil décline et nous décidons de prendre un apéritif. Le choix n’est pas fonction des envies mais de ce qui est disponible. Whisky pour les uns, vin rouge pour Aude. Nous demandons des cacahuètes et nous sommes servis en pain. Faute de mieux, nous acceptons bien volontiers. A peine le soleil s’était il couché que nous ressentons la fraîcheur liée à l’altitude. Le thermomètre est vite descendu sur les 15°. Nous apprécions les polaires et pulls. Au bout d’un petit moment, le froid aidant, nous rentrons dans la salle à manger pour profiter de la cheminée. Douce illusion. Il s’agissait d’une fausse cheminée, avec animation électrique simulant des flammes. Pas une once de calorie ne se dégage de cette décoration qui détonne franchement dans le cadre. La salle à manger est à peine plus chaude que l’extérieur et le thermomètre affiche péniblement un petit 16°. Sur le coup des 22 heures, une serveuse vient nous annoncer l’heure du petit déjeuner à savoir 2h30 (8h30 avec méthode internationale de compter le temps). Nous partons nous coucher, chacun dans un toukoul. C’est charmant pour dormir, mais pas très performant pour garder la chaleur. La température intérieur s’est stabilisée à 13°... Un peu juste quand même pour un établissement de luxe !

Le sommeil nous gagne quand à 2h22 du matin (en pleine nuit) nous sommes réveillés par LCI. Si sur Addis-Abeba nous avons droit à France-info (un flash toutes les 7 minutes), là c’est de l’info divine en continu. Un prêtre a débuté son prêche, au micro, à 2h22... Pour le terminer à 8h. 5h30 de chants plus ou moins harmonieux dans les oreilles. Vous qui viendrez ici, vous n’y échapperez pas !

Au réveil, à la question rituelle “as-tu bien dormi”, les réponses furent à l’unisson : NON ! Dur dur depuis 2 heures du matin de se reposer sans interruption. Allez savoir pourquoi, c’est juste le week-end, quand on veut prendre un peu de repos que les ardeurs religieuses sont les plus vigoureuses !

Le petit déjeuner avalé (buffet, avec de l’enjira et des frites froides en particulier), nous avons repris notre route.

Les mésaventures de la nuit n’ont pas réussi à ternir notre enthousiasme face à la splendeur de l’environnement.

Le retour s’est déroulé sans histoire avec une excellente surprise. Au bord de la piste, dans un champs fraîchement labouré, une colonie de babouins. L’animal est impressionnant et quand on s’approche il montre vite les dents. Le message est vite compris et nous rebroussons chemin non sans avoir pris quelques images..

Encore un excellent périple qui nous confirme toute la magie que ce pays aux contrastes extrêmes peut receler.

Petit résumé de la semaine du lundi 23 au jeudi 25 octobre 2007

Lundi : Aude s’est lancée dans la commande de la parabole pour capter la TV. Là aussi, la modestie du service est de mise. Nous avons opté pour les solution gratuite (sans CANAL+ horizon) et nous disposons de TV5 orient et RFI. Ca fonctionne et c’est déjà bien. C’est étonnant même que nous arrivons à voir quelque chose compte tenu des instruments pifométriques de notre installateur (petite boussole boule porte clé) et les calages de la parabole. Nous découvrons chaque jour un peu plus l’art majeur en Ethiopie de tout régler grâce à de petites pierres qui font office de cale. L’affaire a été réglée en 2 heures, un record !

Le soir, en rentrant du lycée, Hervé fait un brin de causette avec le taxi. Au sujet de la fréquentation actuelle des hôtels, le chauffeur lui expliqua qu’ils étaient composés “half tourist, half business, half adoption”. Il n’y a pas que le temps qui est comptée de façon spécifique en Ethiopie.
Mercredi, Aude a pu se lancer dans l’équitation et mener à bien sa première reprise et promenade. Elle est ravie et compte bien poursuivre malgré quelques courbatures.

Le soir venu, à l’appui des programmes de TV5 trouvés sur Internet, Aude se fait une joie de retrouver “plus belle la vie”. Elle se doute bien qu’elle n’aura pas droit aux derniers épisodes, mais de là à imaginer qu’elle tomberai sur la première saison ! Thomas ne sait pas qui est son père, Rudy sort avec Johanna. Les initiés comprendront.

Jeudi, Hervé a réussi à décrocher un petit périple dans le sud avec voiture et hôtel. Un Français se propose d’organiser les réservations, c’est bien pratique. Les bestioles de la savane sont au programme. Nous allons explorer une nouvelle facette du pays et nous ne manquerons pas de vous informer des suites des aventures !


Voir en ligne : Album photo ANKOBER